Selon Médecins sans frontières, la distribution de suppléments nutritionnels de qualité permettrait de réduire de moitié la mortalité chez des enfants qui vivent dans des zones fortement touchées par la malnutrition. Ces résultats encourageants confirment l’importance de faire d’une supplémentation de qualité un élément central de tout programme de lutte contre la mortalité infantile.La malnutrition, problème central de la mortalité infantileLa malnutrition affaiblit le système immunitaire, et augmente le risque de décès des enfants face à d’autres maladies comme le

paludisme, les infections respiratoires et les diarrhées. L’ajout de suppléments nutritionnels à l’offre de soins minimale, au même titre que la vaccination, le traitement et la prévention des principales causes de mortalité infantiles (paludisme, infections respiratoires et diarrhées) devrait ainsi permettre d’accélérer la baisse de la mortalité infantile.

MSF s’appuie sur des stratégies de prévention basées sur la distribution de suppléments nutritionnels de qualité. Aujourd’hui, le développement d’une nouvelle génération de suppléments nutritionnels, simples à utiliser et adaptés aux enfants vulnérables, permet d’établir un nouveau standard dans la lutte contre la mortalité infantile. “L’accès des enfants en bas âge à une alimentation variée et de qualité a été l’un des principes à la base des programmes de réduction de la malnutrition et de la mortalité des enfants en Europe, en Amérique Latine et aux Etats-Unis“, précise le Dr. Susan Shepherd, spécialiste en nutrition et pédiatrie à MSF. “Il faut arrêter d’appliquer des mesures différentes pour les enfants qui vivent dans les pays les plus touchés par la malnutrition. On peut sauver ces enfants, à condition d’investir dans des programmes comme celui que nous avons mis en place l’année dernière au Niger“. Et les résultats d’une récente étude conduite par cette ONG en témoignent. Réduire de moitié la mortalité infantile grâce à des suppléments nutritionnelsLes résultats préliminaires d’une étude réalisée par Médecins sans frontières au Niger en 2010 témoignent d’une réduction de moitié de la mortalité infantile grâce à la distribution de suppléments nutritionnels adaptés. En 2010, alors qu’une grave crise nutritionnelle sévissait au Niger, les autorités locales, MSF et Forsani (Forum Santé Niger), une ONG nigérienne, ont mis en place une distribution de suppléments nutritionnels sans précédent. Entre juillet et décembre 2010, environ 150 000 enfants, pour la plupart âgés de 6 mois à 2 ans, ont reçu trois à six rations mensuelles d’une pâte prête à l’emploi, riche en lait, minéraux et vitamines. Certains des enfants ont également bénéficié de distributions de ‘rations de protection’ (principalement céréales et farines enrichies), fournies par le Programme Alimentaire Mondial. Les zones où les distributions ont eu lieu disposaient d’une offre de soins de santé pédiatriques pour le traitement des pathologies les plus courantes, comme le paludisme, pour tous les enfants, bénéficiaires des distributions ou non. Sur la base de relevés mensuels au sein de plusieurs milliers d’enfants en bas âge dans les zones de distribution, une étude, réalisée par Epicentre* – le centre de recherche épidémiologique de MSF – indique que le taux de mortalité était 50 % inférieur dans le groupe recevant des suppléments nutritionnels adaptés aux besoins spécifiques des enfants en pleine croissance. Les membres du G8 interpelés par MSF

Avec de tels résultats, MSF interpelle les membres du G8 qui vont se réunir cette semaine à Deauville, à s’engager à ce que des aliments adaptés soient mis à disposition des enfants les plus vulnérables. Cette stratégie leur permettrait de diminuer les taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans de deux-tiers par rapport à ceux de 1990, un engagement pris l’an passé au Canada.“Nos stratégies préventives ont été basées sur l’accès à une alimentation adaptée aux besoins des enfants pendant la période la plus importante de leur croissance, entre 6 mois et 2 ans de vie. Nous n’avons pas attendu qu’ils aient déjà perdu du poids. Et nous avons observé que les taux de mortalité étaient inférieurs de la moitié chez ces enfants“, explique le Dr. Isabelle Defourny, responsable des programmes MSF au Niger. “Si les bailleurs de fonds et les décideurs veulent vraiment réduire cette mortalité, ils doivent faire d’une alimentation complémentaire adaptée une mesure standard de tout programme pédiatrique dans les foyers de malnutrition dans le monde“. Espérons que le message soit entendu.David BêmeSource : Communiqué de MSF du 23 mai 2011* Tous les enfants ont également bénéficié d’un dépistage de la malnutrition et d’autres maladies. Ceux nécessitant une prise en charge médicale ont été transférés vers les centres de santé gérés par MSF et ses partenaires au sein des structures de soins nigériennes.Photo : © Halimatou Amadou/MSFClick Here: gold coast suns 2019 guernsey