Les médicaments anti-obésité sont un sujet de controverse, en particulier en France, en raison de doutes sur leur efficacité et tolérance. Des chercheurs américains ont réalisé une méta-analyse pour comparer l’efficacité et la tolérance de 5 médicaments anti-obésité commercialisés aux Etats-Unis. Ils retrouvent notamment que, à un an, les patients obèses ont perdu entre 8,8 et 2,6 Kg en fonction du médicament utilisé.

Au début des essais, le poids moyen des patients était de 100,5 Kg.

Un groupe de chercheurs américains a sélectionné 28 études cliniques randomisées, comparant des

médicaments contre l’obésité  versus placebo (substance sans effet thérapeutique) ou versus un autre médicament anti-obésité. Seuls les essais conduits pendant au moins un an ont été retenus. Les 28 études totalisaient 29018 patients d’un âge médian de 46 ans dont 74 % de femmes. Le poids moyen au début des essais était de 100,5 Kg avec un

IMC moyen de 36,1. Parmi les participants, 23 % avaient pris du placebo, le reste l’un des 5 médicaments actifs. L’objectif principal de cette méta-analyse était de mesurer la proportion des patients ayant perdu au moins 5 % du poids corporel après un an de traitement et l’abandon du traitement en raison d’effets indésirables à un an. Ce travail a été publié le 14 juin 2016 dans la revue scientifique Journal of the American Medical Association (JAMA).Des pertes allant de 8,8 à 2,6 KgLes sujets étudiés avaient été traités soit par placebo, soit par l’un des 5 médicaments anti-obésité disponibles sur le marché américain : orlistat (Xenical®, Alli®), lorcaserin (Belviq®), l’association naltrexone/bupropion (Mysimba®), l’association phentermine/topiramate, et liraglutide (Saxenda®, Victoza®).Parmi les patients traités par placebo, 23 % ont perdu 5 % de leur poids à un an, comparativement à 75 % dans le groupe phentermine/topiramate, 63 % dans le groupe liraglutide, 55 % dans le groupe naltrexone/bupropion, 49 % dans le groupe lorcaserin et 44 % dans le groupe orlistat. Mais dans le détail, la perte de poids était variable mais soutenue pendant l’année de prise du médicament, par rapport au placebo, où la perte stagnait avant 52 semaines. Ainsi, après un an de traitement, la perte a été de 8,8 Kg chez les patients sous l’association phentermine/topiramate, de 5,3 Kg pour le liraglutide, de 5 Kg pour l’association naltrexone/bupropion, de 3,2 Kg pour la lorcaserin et de 2,6 Kg pour l’orlistat.Des résultats modestes et une tolérance variableCompte tenu du poids médian de départ dépassant les 100 Kg, les auteurs jugent que ces pertes sont assez modestes. Côté tolérance, les traitements les moins bien tolérés, avec arrêt de traitement avant un an ont été le liraglutide et l’association naltrexone/bupropion.En conclusion, les auteurs estiment que ces médicaments anti-obésité “ont des actions adrénergiques ou au niveau du système nerveux central pour inhiber l’appétit, ce qui rend leur utilisation limitée en pratique“. Et les auteurs ajoutent, “l’approche idéale à la perte de poids devrait être extrêmement personnalisée afin d’identifier les meilleurs candidats aux traitements médicamenteux, aux thérapies comportementales ou à la

chirurgie bariatrique“.Click Here: Putters