Les spécialistes sont enfin tombés d’accord dans le débat sur les mérites respectifs de l’allaitement au biberon et de l’allaitement au sein. Peu importe la façon dont leurs mères choisissent de les nourrir, c’est de vitamine D dont les bébés ont besoin. Et il semblerait que le lait maternel n’en contienne pas assez.
Ce n'est pas le mode d'allaitement (maternel ou biberon) du bébé qui importe, mais la dose de vitamine D contenue dans le lait.
Importante tout au long de la vie, la vitamine D est essentielle durant la première année de vie pour réduire le risque immédiat d’infection et, plus tard, le développement de maladies auto-immunes comme la
sclérose en plaques ou le
diabète de type 1.D’après une étude publiée il y a un an dans le
Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism, la vitamine D joue un rôle crucial dans le métabolisme et le fonctionnement hormonal.Si la quantité de vitamine D nécessaire aux adultes est discutable, les besoins des bébés sont plus évidents, d’après le Dr Heaney. L’American Academy of Pediatrics (AAP) et l’Institute of Medicine (IOM) recommandent 400 UI (autrement dit 400 “unités internationales“, une unité de mesure pour la quantité d’une substance biologique active), dispensées quotidiennement par gouttes.En cas d’
allaitement au sein, le lait maternel contient la dose suffisante en vitamine D lorsque la mère maintient une consommation quotidienne entre 5 000 et 6 000 UI. Étant donné que l’allaitement au sein est depuis longtemps considéré comme plus bénéfique que celui au
biberon, le constat sur l’insuffisance du lait maternel peut surprendre. Pourtant, le lait de la plupart des femmes qui donnent le sein contient très peu de
vitamine D et les suppléments dans les bouillies sont largement insuffisants, affirme le Dr Robert Heaney, endocrinologue clinique spécialisé dans la nutrition et professeur à l’université Creighton dans le Nebraska, aux États-Unis.Augmenter les doses de compléments en vitamine DUne étude de plusieurs populations indigènes d’Afrique de l’Est, publiée dans l’European Journal of Nutrition, affirme que les mères qui suivent un mode de vie ancestral près de l’Équateur produisent des niveaux de vitamine D suffisants dans leur lait en raison d’une importante exposition au soleil. En effet, une seule exposition totale du corps de 15 minutes au soleil estival de mi-journée peut aider le corps à produire 10 000 UI.Sans s’imposer un mode de vie ancestral ni un déménagement près de l’Équateur, les femmes qui allaitent devraient recevoir des doses supplémentaires de vitamine D, en quantités suffisantes pour égaler les niveaux affichés chez les sujets d’Afrique de l’Est observés dans le cadre de cette étude.On pourrait alors se demander comment les sociétés nordiques ont réussi à survivre avant que les compléments de vitamine ne soient disponibles ? D’après le spécialiste, leurs besoins étaient couverts par leur consommation de poissons, très riches en vitamine D (particulièrement les poissons gras tels que la sardine et le saumon), et qui étaient leur aliment de base. Les oeufs, le lait et les champignons shitaké sont également intéressants de ce point de vue-là.Amélie Pelletier avec Relaxnews