Soupçonné de tentative de putsch, son fils, le prince Hamzah, a dû prêter allégeance à son demi-frère aîné, le roi Abdallah II de Jordanie. Mais il en faudra plus pour intimider la reine Noor, en délicatesse avec le souverain et son épouse Rania. Parmi les amis de la veuve du roi Hussein, un autre homme puissant : le magnat mexicain Carlos Slim Helu, dont on l’a dit très proche…
Elle n’est pas du genre à se taire, ni à regretter ses mots. Privilège de reine, peut-être. Encore faudrait-il pour Noor, veuve du roi Hussein de Jordanie, que sa légitimité à s’exprimer soit reconnue par l’actuel couple régnant, Abdallah II et Rania avec lesquels les relations sont tendues depuis 30 ans. A la mort de son père en 1999, le fils aîné d’Hussein a assis son pouvoir, ceux de son épouse et de sa descendance aussi. Quitte à revenir sur un engagement : faire de son demi-frère cadet, le prince Hamzah né du quatrième mariage du roi Hussein avec l’Américaine Lisa Najeeb Halaby alias Noor, son successeur. Ce 5 avril, après avoir été soupçonné de tentative de putsch et assigné à domicile, l’ancien prince héritier a dû signer une lettre d’allégeance à son frère aîné. Dans la foulée, le ministère de la Justice jordanien a formellement interdit que son sort soit davantage discuté dans les médias du pays. Affaire presque close… sauf pour Noor.
L’ancienne reine, qui vit aujourd’hui entre le royaume, Londres et les Etats-Unis, ne s’est pas seulement indignée de l’immobilisation de son fils. Via son compte Twitter, elle a également relayé l’étonnement de certains face au silence imposé au sujet du prince Hamzah. Geste risqué. Il n’y a pas que chez les Windsor qu’on goûte peu aux fuites. Dans la famille royale jordanienne recomposée et décomposée au gré des mariages et des brouilles, tout le monde s’est rallié à Abdallah et Rania. Dans un tweet rapidement supprimé, la princesse Fyral, ex-belle-sœur du roi Hussein, a dénoncé “l’apparente ambition aveugle de la reine Noor et de ses fils” et leur “prétention grotesque, sans fondement, ni mérite” à bousculer l’ordre de succession décidé par Abdallah II en 2004. Le milliardaire mexicain Carlos Slim Helu va-t-il s’imposer comme le sauveur de la reine Noor?
Noor et Carlos Slim Helu, deux “amis” que l’expérience du veuvage, entre autres, a rapprochés
“Nous ne sommes que des amis”, jurait l’homme, classé parmi les 10 plus grosses fortunes mondiales par Forbes, au New Yorker, en 2009. Non sans afficher une certaine fierté à ce que l’on lie à une femme de la trempe de Noor, comme le rappelait alors le magazine dans un vertigineux portrait. A l’époque, des rumeurs bruissent d’allers-retours de la veuve du roi Hussein à Mexico, où le magnat des télécommunications vit. On dit même qu’elle prend des cours d’espagnol pour plaire au dirigeant du Grupo Carso, conglomérat d’une centaine d’entreprises. C’est la coquetterie de Carlos Slim Helu, également co-actionnaire principal du New York Times : il pèse quelques 50 milliards d’euros, mais ne veut pas quitter la ville qui l’a vu grandir. Il ne possède ni yachts, ni jets. Il porte des chemises parfois trouées. Carlos Slim Helu n’est pas un flambeur, c’est un investisseur, de ceux qui séduisent Noor, à la tête de la Fondation du Roi Hussein et ambassadrices de nombreuses autres associations caritatives.
Le magnat et la reine partagent mieux encore. Lui est né au Mexique, de parents originaires du Liban. Elle a vu le jour à Washington, mais sa famille paternelle venait de Syrie. Surtout, ils ont traversé l’épreuve de la maladie et fait l’expérience du veuvage. La même année. Au début de l’année 1999, alors que le roi Hussein vient de décéder d’une récidive de cancer, Carlos Slim Helu perd son épouse Soumaya, nièce du président libanais Amine Gemayel, des suites d’une infection rénale. Le pouvoir paraît alors bien dérisoire pour chacun qui se recentre sur ses enfants – 6 pour Carlos Slim Helu, 4 pour la reine Noor. Il n’en reste pas moins que “l’ami” de la belle-mère d’Abdallah II reste un homme puissant. En 2014, le très actif souverain hachémite se déplace d’ailleurs jusqu’au Mexique pour renforcer les liens entre le pays et son royaume. Noor, elle, a déjà su nouer des liens privilégiés avec celui que l’on présente comme l’homme fort du Mexique. Bien inspirée, au vu des déchirements de la famille royale jordanienne…
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Crédits photos : GTRES / BESTIMAGE