Après le cinéma, Isabelle Carré se lance dans un nouveau projet : un roman. Dans “Les Rêveurs“, elle raconte et imagine son enfance, pas toujours facile, dans une famille tout sauf conventionnelle.
On ne choisit pas sa famille. Petite, Isabelle Carré rêvait d’une famille « classique, banale ». Elle a eu tout le contraire. Son expérience si particulière lui a inspiré un roman, Les Rêveurs, désormais disponible en librairie. Au fil des pages, elle raconte son passé, celui de la fille d’un homme qui n’arrivait pas à assumer son orientation sexuelle, et d’une mère abandonnée par le père de son enfant, avant son accouchement.
Dans les colonnes du magazine Marie Claire, elle confie : « Les enfants sont conservateurs. Ils aiment que leur père soit en costume classique et que leur mère soit en jupe et talons. En tout cas, à mon époque. » Une facette de sa personnalité qui ne l’a pas empêchée de partir à la découverte le milieu dans lequel évoluait son père : « Cela m’a permis de comprendre très jeune le milieu homosexuel. » Un sujet qu’elle avait déjà évoqué au micro de France Inter : « La figure du père homo n’existe pas, ni dans la littérature ni dans les films. Que dire des enfants d’homos ? J’ai aussi eu besoin d’écrire ce livre pour faire exister cette figure-là. »
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Son enfance n’a pas toujours été facile, et elle confie au magazine féminin en avoir souffert : « J’ai beaucoup de mal à comprendre le manque de curiosité de mes parents sur le malaise qu’ils provoquaient en moi. J’ai souffert de parents occupés à trouver leurs propres voies. » Le résultat de cette souffrance ? Une tentative de suicide, alors qu’elle n’avait que 14 ans, et un séjour dans un hôpital psychiatrique, nouvelle épreuve sur son chemin : « Passer des semaines au milieu de jeunes complètement déglingués a été difficile », affirme-t-elle : elle a longtemps eu du mal à aller vers les autres. Même si elle concède : « Ça m’a tellement appris sur moi. Puis, c’est là que j’ai décidé de tenter d’être comédienne. »
Plus épanouie aujourd’hui, à 46 ans, l’actrice n’a pas écrit ce livre comme un « règlement de comptes » envers ses parents : « Il montre aussi la grande richesse et la complexité de leur vie commune. » Même si seule sa mère est présente dans les remerciements, dont son père est le grand absent.
Crédits photos : CEDRIC PERRIN / BESTIMAGE