Le 26 avril 2001, 12 candidats entraient dans un loft situé dans la Plaine-Saint-Denis, filmés 24 heures sur 24. Parmi eux, Julie, « la bonne copine », et Christophe, l’étudiant toulousain. 20 ans après l’émission et 18 ans de mariage au compteur, les deux lofteurs nous dévoilent les coulisses de leur vie à 100 à l’heure auprès de leurs deux fils ! Rencontre.

Confortablement installée sur son canapé, Julie se remémore la scène de leur premier baiser dans Loft Story comme si c’était hier. « Cinq jours après notre arrivée dans ce Loft, je suis allée voir Christophe dans sa chambre pour lui demander de sortir avec moi. Il me plaisait et je ne voulais pas que les autres filles me le piquent. Et trois jours plus tard, j’étais assise sur ses genoux et on s’est embrassé sur la terrasse devant les autres lofteurs. » Le sourire vissé aux lèvres, Christophe en garde un souvenir savoureux : « Ben oui, ma mère m’a inscrit à cette émission car l’annonce disait que nous allions rencontrer l’amour. Elle voulait que je me stabilise et moi, je pensais participer à Tournez manège ! »

Le 26 avril 2001, Julie, l’hôtesse dans un palace « assez libérée », et Christophe, « le médiateur de gauche » – leurs personnages dans la Bible Loft Story –, découvrent un tout autre univers que celui d’un manège, mais leur attirance leur tourne très vite la tête. Cupidon décoche ses flèches et, alors que tous les regards extérieurs sont braqués sur les performances aquatiques de Loana et Jean-Edouard, un autre couple se forme. Se désire. Et plus si affinités. Des scènes intimes dans les chambres où leurs corps s’animent ou sous la table du salon recouverte de couettes, qui assurent pourtant moins le buzz à l’époque que celles de Loana.

Au point que Christophe, pourtant vainqueur aux côtés de la bimbo du Sud et gagnant des « 220 000 euros à réinvestir dans l’immobilier pour les deux tiers de la somme », a toujours été l’éternel second dans le cœur des téléspectateurs. Le Poulidor du Loft : « Ça m’allait très bien. Loana a attiré la lumière mais aussi les problèmes. Je préférais la place du mec qu’on oublie. Même si je ne regrette en rien cette aventure, elle m’a un peu brisé. Et pour tout dire, une fois que nous avions compris, Julie et moi, que ce monde du showbiz et des paillettes n’était pas le nôtre, que nous n’avions aucun talent pour cet univers, nous avons fui Paris ».

Nous étions des “Oui-Oui” à côté des Marseillais et autres téléréalités d’aujourd’hui

Christophe mettra six ans avant de retravailler. Besoin de se cacher. D’intimité. Peur du regard des autres. Mais pas de celui de Julie dont il tombe raide dingue. En 2003, un mariage entre intimes scelle leur union. Matis, fruit de leur amour, pointe le bout de son nez et Christophe endosse le rôle de père au foyer dans leur maison du Sud, au moment où il en a le plus besoin. Comme une armure contre le monde extérieur qui l’oppresse alors. « Matis a hérité de ma sensibilité, voire même de mon anxiété. » Mais le jeune homme, qui va souffler le 3 juin prochain ses 18 printemps, ne mettra jamais les pieds dans une téléréalité. Paroles d’un père échaudé. « Ce serait la honte. On s’y opposerait de toute façon. Nous, nous étions des “Oui-Oui” à côté des Marseillais et autres téléréalités d’aujourd’hui. Et avec les réseaux sociaux, c’est d’une violence inouïe. » Matis est prévenu.

BAHI / BESTIMAGE

Tout comme Solan, son petit frère de 10 ans. Dans leur charmante maison qu’ils ont retapée et achetée il y a quatorze ans, dans la commune de Campsas (Tarn-et-Garonne) avec vue sur les vignes, on joue ici chaque jour la mélodie du bonheur. Sans témoins. A l’abri des regards indiscrets. « On aime cette tranquillité », admet Julie, 44 ans, désormais responsable développement et commercial sur dix-neuf structures hôtelières. Christophe, lui, est au chômage depuis un an et demi. Après avoir travaillé huit ans dans une société spécialisée en électronique, il souhaite renouer avec ses premières amours : l’aide à domicile. « Mon côté gaucho, comme m’avait catalogué la prod du Loft à l’époque. La différence, c’est qu’aujourd’hui, j’ai perdu mon idéalisme. Je suis toujours de gauche, mais je sais que je ne sauverai pas le monde. Et je me concentre désormais sur un travail qui me correspond et ma famille. »

Une petite tribu que Christophe et Julie auraient aimé présenter à leurs colocataires de Loft Story. « Certains, comme Jean-Edouard et Laure estiment que cette émission a été préjudiciable à leur vie. Du coup, on ne les voit plus depuis longtemps », confie Christophe. Dommage. A part Delphine, personne n’a vu nos enfants. » Et Julie de développer : « On a de temps en temps Loana au téléphone. On lui a proposé plusieurs fois de venir se couper de tout son monde chez nous. On l’aime beaucoup avec Chris et je crois pouvoir dire que c’est réciproque, mais c’est un peu difficile, pour elle, d’assister à notre bonheur. Elle nous l’a dit. Nous avons construit ce qu’elle n’a pas encore réussi à faire. C’est pourtant son vœu le plus cher ». Une famille. Une vraie. Sans caméras, ni micros. Une réalité sans télé en somme.

Crédits photos : COADIC GUIREC / BESTIMAGE

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