Le 19 septembre, Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la Santé a inauguré le comité éthique et cancer. Placé sous l’égide de la Ligue contre le cancer, ce comité qui compte 35 membres permanents, peut être saisi à tout moment par tous de toute question relevant de l’éthique en relation avec la maladie cancéreuse. Premier cas débattu : “Secret professionnel et information de l’entourage“.Né sous l’impulsion de la Ligue contre le cancer, ce comité d’éthique pluridisciplinaire est ouvert à tout public : patients, familles, personnels soignants, journalistes ou politiques. “C’est un dispositif consultatif d’aide aux décisions médicales en cas d’incertitude“ explique Francis Larra, président de la Ligue contre le cancer.
Le comité se réunira tous les trimestres pour répondre à une ou plusieurs saisines. Les 35 membres du comité, des professionnels issus d’horizons divers et reconnus pour leur expertise dans leur discipline ainsi que des patients et leurs proches, proposeront des réponses concrètes qui seront rendues publiques sous forme d’avis dans les 15 jours suivant la tenue du comité.Premier cas débattu : comment porter assistance à une famille en situation de détresse sans enfreindre la loi sur la confidentialité de l’état d’un patient atteint de cancer ? Georges B., soigné pour un cancer du poumon dans un établissement de la région parisienne, était âgé de 45 ans lorsque les médecins lui annoncent qu’il est en situation d’échec thérapeutique. Il leur demande alors de n’en rien dire à sa famille. Au sortir de la chambre, ceux-ci sont interpellés par l’épouse du malade, 40 ans, qui exige de connaître la vérité au motif qu’elle a 3 enfants en bas âge (6, 8 et 12 ans) et que cette situation rendrait nécessaire pour elle de reprendre une activité professionnelle interrompue depuis 8 ans. Comment trancher entre ces deux principes moraux forts qui s’opposent sachant que la demande du patient comme le besoin de son entourage de se préparer à l’inéluctable sont légitimes ?Premières réponses : tous les membres conviennent que la femme doit être informée mais aussi que le patient doit être sollicité pour réussir à informer sa femme, soit en donnant l’autorisation au médecin de répondre à sa demande, soit en le faisant lui-même. Nombreux sont ceux qui pensent que le dialogue pourrait se renouer entre les époux en laissant le temps oeuvrer. En revanche, en cas d’échec de cette reprise du dialogue, deux orientations se détachent au sein du comité : certains sont plus enclins à privilégier ceux qui vont vivre en les informant sur l’état de santé du patient, d’autres préfèrent privilégier le lien de confiance qui unit le patient et son malade et donc ne rien dire.Dans les jours à venir, le comité rendra un avis public sur cette première saisine.
Le Comité peut être saisi par voie postale (Ligue contre le cancer, question éthique, 14 rue Corvisart, 75013 Paris) ou par internet ([email protected]).
Source : communiqué de presse, Comité éthique et cancer, 19 septembre 2008Click Here: Maori All Blacks Store