Après diagnostic, les hommes atteints d’un cancer de la prostate à bas risque pourraient choisir de ne pas être traités dans l’immédiat, vu qu’environ 8 ans plus tard, le taux de mortalité chez ces hommes non traités est très bas et comparable à celui des patients traités. C’est du moins ce que laissent penser les résultats d’une étude américaine de grande ampleur.
L’équipe du Dr Martin Sanda, professeur de chirurgie de la prestigieuse université d’Harvard, en collaboration avec d’autres unités, a examiné les données d’une étude portant sur 51 529 hommes suivis de 1986 à 2007. Un cancer de la prostate a été diagnostiqué chez 3 331 de ces hommes, cancer qui, pour 10,3 % d’entre eux (soit 342 hommes), n’a pas été traité.
Environ huit ans après le diagnostic, 174 de ces 342 hommes n’ont toujours pas été traités. En moyenne, les autres ont été traités 4 ans après diagnostic, la plupart du temps parce que leur cancer était plus à risques que ceux des autres.
En comparant le taux de développement des métastases et des morts imputables au cancer de la prostate, les chercheurs n’ont pas mis en évidence de différence significative selon que les patients aient suivi ou non un traitement.
Les auteurs en concluent qu’“au sein de la cohorte étudiée, plus de la moitié des hommes qui ont choisi de différer leur traitement du cancer de la prostate sont toujours sans traitement 7,7 ans après le diagnostic. Les hommes âgés et ceux dont la sévérité du cancer était basse au moment du diagnostic ont plus de chance de rester sans traitement. La mortalité due au cancer de la prostate ne diffère pas entre les patients à traitement différé et ceux qui ont suivi un traitement moins d’un an après le diagnostic“.
Chaque année, le cancer de la prostate touche plus de 40 000 hommes en France et est responsable de 10 000 décès par an. Néanmoins, l’intérêt d’un dépistage de masse est toujours sujet à polémiques, certains en affirmant les bienfaits, d’autres le considérant comme dangereux. Pour le cancer de la prostate, le test de dépistage en question est le dosage du PSA, une protéine prostatique dont le taux augmente dans le sang en cas de cancer. Le dosage de la PSA permet de poser un diagnostic. Seulement, le problème est que cet examen invasif et difficile à vivre pour le patient peut alors détecter des cancers de la prostate peu évolutifs et qui seraient peut-être restés dénués de symptômes, comme c’est le plus souvent le cas.
Même si elle ne concerne pas la pertinence du dépistage, cette nouvelle étude américaine réaffirme le peu d’intérêt d’un traitement immédiat pour les cancers à bas risque. Source : “Prospective Study of Determinants and Outcomes of Deferred Treatment or Watchful Waiting Among Men With Prostate Cancer in a Nationwide Cohort, M. Sanda, Journal of Clinical Oncology“, 31 août 2009.Click Here: camisetas de futbol baratas