Malgré de nombreux médicaments disponibles, certaines chimiothérapies peuvent induire des nausées persistantes qui handicapent la vie des patients et leur prise en charge. Une nouvelle étude présentée dans le cadre du congrès de la société d’oncologie américaine(ASCO) témoigne de l’efficacité d’un antipsychotique contre ces symptômes rebelles.

Un antipsychotique permettrait de soulager les patients atteints de nausées persistantes induites par la chimiothérapie.

L’enfer des nausées persistantesLes nausées et les vomissements ne sont pas systématiquement associés à la chimiothérapie. Ils dépendent du produit administré, mais on sait que certains engendrent ce genre de manifestations dans 50 à 60 % des cas. De nombreux médicaments (des antiémétiques) permettent aujourd’hui de soulager de manière préventive la majorité des patients, mais pas tous… Près de 30 % souffrent de nausées persistantes malgré le recours aux traitements conventionnels. Ces symptômes peuvent réellement handicaper la qualité de vie du patient et parfois conduire à une réduction de la dose de leur chimiothérapie, et donc potentiellement à une réduction de l’efficacité du traitement.Une nouvelle étude présentée dans le cadre du congrès de l’ASCO s’est intéressé à ces patients en comparant un médicament antipsychotique

l’olanzapine (

Zyprexa ®) à un traitement couramment prescrit pour ces patients, la

metoclopramide (commercialisé sous le nom de

Primperan ® ou de ses génériques).L’olanzapine efficace contre les nausées persistantesDans le cadre de cette étude, 205 patients ont reçu les médicaments standards pour prévenir les nausées et vomissements avant de commencer leur première chimiothérapie, connue pour être à l’origine de ces symptômes (des régimes fortement émétiques à base de

cisplatine ou

doxorubicine et

cyclophosphamide). Pour la grande majorité des patients, ces traitements standards ont suffi sauf pour 80 d’entre eux qui ont développé des nausées persistantes. Ces patients ont donc reçu dans le cadre d’une étude en double aveugle (ni le prescripteur, ni le patient ne sait quelle molécule est donnée) une dose orale quotidienne d’

olanzapine ou de

metoclopramide pendant trois jours. Tous ont bénéficié d’un suivi téléphonique et ont rempli un agenda de leurs symptômes durant cette période.Résultat : 71 % des patients (30 sur 42) sous olanzapine n’ont pas eu de vomissements et 67 % (28 sur 42) n’ont pas eu de nausées, contre respectivement 32 % (12 sur 38) et 24 % (9 sur 38) des patients sous metoclopramide. Des résultats qui témoignent d’une efficacité supérieure de l’olanzapine.L’olanzapine est un traitement des troubles bipolaires et de la

schizophrénie qui peut être associé à divers effets secondaires mais selon les auteurs, la prescription de très courte durée (trois jours seulement – sachant que ces nausées surviennent entre le 2e et le 4e jour après le traitement) n’a pas entraîné de toxicité notable. Relativement bon marché et pris oralement, ce médicament pourrait améliorer la vie des patients très malades sous chimiothérapie.Interrogé par Doctissimo, le Dr Florian Scotte, oncologue à l’hôpital européen Georges Pompidou à Paris et spécialiste des soins de support, estime que “cette étude est intéressante car elle montre que plus de 2 patients sur 3 pourraient bénéficier de ce nouveau médicament. On peut toutefois regretter que la comparaison ait été faite avec du Primperan, sachant que d’autres produits comme la

domperidone (

Motilium  ® notamment) sont disponibles et font partie des recommandations dans cette indication des nausées et vomissements réfractaires à un traitement préventif bien mené. Mais à ce stade, un essai comparant l’efficacité des deux molécules est souhaitable si on veut savoir laquelle choisir dans cette indication“.David BêmeSource :The use of olanzapine versus metoclopramide for the treatment of breakthrough chemotherapy-induced nausea and vomiting (CINV) in patients receiving highly emetogenic chemotherapy – Asco 2012 – Abstract 9064 (

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