Le QI serait lié à l’espérance de vie. En effet, une étude, réalisée par des chercheurs de l’Université d’Édimbourg, et publiée dans la revue , montre qu’un QI élevé dans l’enfance est associé à un risque plus faible de développer certaines maladies et cancers. Explications.

Sommaire

  1. Les différences génétiques en cause ?

De nombreuses études ont démontré que les personnes ayant un QI élevé vivaient plus longtemps. Mais ces recherches étaient essentiellement réalisées auprès de groupes masculins. Afin d’avoir une idée plus globale sur le lien entre QI et espérance de vie, le professeur Calvin et ses collègues ont mené, pour la première fois, une étude au sein de la population féminine et masculine. Au total, les chercheurs ont étudié les données de 33 536 hommes et 32 229 femmes, nés en 1936, en Ecosse, ayant passé des tests d’intelligence à l’âge de 11 ans. Ils ont ensuite analysé les données sur les causes de leur mort. Ainsi, ils ont constaté que des scores de QI plus élevés dans cette cohorte étaient associés à des taux de décès inférieurs à 79 ans, y compris les décès dus à une maladie coronarienne, un accident vasculaire cérébral, un cancer, des maladies respiratoires, des maladies digestives, des causes externes de décès et démence. Les associations étaient largement similaires chez les femmes et les hommes, à l’exception du suicide, qui n’était pas associé au QI chez les sujets féminins.
Les chercheurs ont rapporté des associations entre le QI de l’enfance et la mortalité de 15 types différents de cancer.Les différences génétiques en cause ?
Cette recherche suggère que l’association entre l’intelligence et la mortalité peut être attribuée aux différences génétiques. Or, l’intelligence supérieure est souvent associée au succès dans le système éducatif et aux conditions environnementales favorables et aux modes de vie (une culture de non-fumeur, par exemple) liée à une meilleure éducation. De ce fait, on considère qu’une intelligence plus élevée peut aider les gens à reconnaître et à faire face aux risques quotidiens. Au lieu de cela, l’idée génétique indique que le QI d’un individu peut signaler des différences individuelles dans l’intégrité et la résilience corporelle et, en définitive, les différences individuelles de longévité.
Les analyses approfondies de Calvin et de ses collègues liant le QI de l’enfance et la mortalité ultérieure de différentes causes, y compris les types de cancer, devraient être considérées dans ce contexte et les auteurs discutent longuement de la façon dont leurs résultats pourraient être interprétés. Cette recherche est la plus importante à ce jour rapportant les causes de décès tout au long de la vie. Il est important de noter que le QI durant l’enfance est fortement associé aux causes de décès qui, dans une large mesure, dépendent de facteurs de risque déjà connus. Le tabagisme et sa répartition le long du spectre socioéconomique pourraient revêtir une importance particulière ici. “Reste à savoir si le QI signale quelque chose de plus profond, et peut-être génétique, dans sa relation avec la longévité“, concluent les chercheurs.