Après avoir dénoncé la disparition d’ de la prison où il se trouvait depuis avril 2013, ses proches s’inquiètent de l’accusation de tentative d’évasion qui pèse aujourd’hui contre lui. Sans pouvoir connaître la version de l’écrivain et blogueur cubain, ils soupçonnent que ce nouveau chef d’inculpation est imaginaire et n’a d’autre but que d’augmenter sa peine de prison. La fille d’Ángel Santiesteban-Prats est la seule qui ait pu le rencontrer depuis sa disparition. Accompagné par un agent de police pendant les dix minutes qu’a duré la rencontre, son père a été incapable de lui parler librement. Depuis cette visite, aucune information sur la situation de l’écrivain n’a plus été rendue publique, mais les rumeurs persistent.

“Reporters sans frontières exhorte les autorités cubaines à s’expliquer clairement sur la situation actuelle d’Ángel Santiesteban-Prats, déclare Camille Soulier, responsable du bureau Amériques de l’organisation. Chaque jour sans nouvelles fait courir davantage de risques au blogueur. Nous exigeons sa libération immédiate et l’abandon de toutes les charges retenues contre lui. Les méthodes répressives du régime cubain rappellent de plus en plus l’époque du ‘printemps noir.”

Cela fait plus d’un an que l’auteur du blog « Los hijos que nadie quiso » (Les enfants dont personne ne voulait) est incarcéré en raison de ses positions ouvertement critiques vis-à-vis du gouvernement cubain. En décembre 2012, il a été reconnu coupable de « violation de domicile et agression » lors d’un procès éclair. Condamné à cinq ans d’emprisonnement, il a été transféré en avril 2013 au centre de détention de San Miguel del Padrón, où il a subi de mauvais traitements et des actes de tortures. Sa récente disparition coïncide avec une interview donnée par son fils, le 15 juillet dernier, à Televisión Martí, une chaîne d’information basée à Miami. Il y affirme avoir été forcé de corroborer les fausses accusations à l’encontre de son père. Selon Eduardo Ángel Santiesteban, le “héro de l’information” n’a donc jamais agressé son ex-femme et l’affaire était montée de toutes pièces.

Figurant à la 170ème place sur 180 pays, Cuba est le dernier pays des Amériques dans l’édition 2014 du Classement mondial de la liberté de la presse, élaboré par Reporters sans frontières.